Boutique FairyDesFolies
Aujourd’hui j’ai décidé de dresser un bilan, sorte de cadeau d’anniversaire pour fêter la première année de la boutique, pour apporter une réponse éventuellement à vos doutes, vos questions et revenir sur mon expérience en Market Place. L’objectif premier de cet article c’est de savoir si vendre sur internet c’est intéressant (facile, faisable, gratifiant et si ça rapporte vraiment de l’argent)
Des débuts mouvementés
La boutique FAIRYDESFOLIES est née sur A Little Market un 28 février grâce à l’appui amical et technique de Youminou une jeune femme pleine de ressources et geekette à ses heures perdues !
Le choix de la plateforme A Little Market est dû uniquement au fait qu’elle y ait ouvert une boutique côté créateur (et aussi côté mercerie) et qu’elle m’ait influencé positivement pour que je puisse me lancer.
C’est l’histoire d’une jeune femme qui coud beaucoup et qui à force de dire « non non, pas de boutique parce que … » ne trouvait plus d’arguments.
C’est l’histoire d’une jeune femme qui s’est laissée convaincre que EVERYTHING IS POSSIBLE.
Alors, concrètement ma première semaine a été catastrophique. Lancer une boutique sur ALM c’est facile, création de compte, paramètres, création des fiches produits, tout est intuitif et ergonomique (ou presque).
Là où ça se complique c’est qu’il faut bien réfléchir avant. A tout.
Je passe volontairement sur ce que vous avez déjà en tête, vous savez ce que vous allez vendre, alors on y va, mettons-le en vente !
Première chose qu’on va vous demander dans votre fiche produit : vos photos.
Un fond neutre, idéalement une photo prise dehors, avec retouches, avec logo/signature si vous le souhaitez. Et en fonction de votre création, une photo sous chaque angle de vue, voire portée si c’est un bijou, vêtement …
Alors dit comme ça, les photos, vous ne voyez pas le souci. Dites vous que moi non plus, je ne l’avais pas vu. Quand j’ai passé plus de 30 minutes à prendre des photos et que j’ai ensuite passé 1h à les retoucher et qu’à la fin j’avais une quinzaine de photos utilisables pour 3 créations, dites vous que ça fait déjà 30 min de travail par création à inclure dans votre prix (j’y reviendrais) en plus d’y penser quand vous ferez vos plannings créations/mises en ligne (j’y reviendrais aussi)
La seconde chose qu’on vous demandera ce sera de classer votre création
Il faudra lui définir une catégorie, un destinataire. Un vêtement ? Oui mais de soirée ? de travail ? pour qui ? Une jupe ? Longue ? Courte ? Un manteau ou une veste ? Cela peut paraitre facile comme ça mais dites vous que votre création ne sera QUE dans la catégorie que vous avez choisi. Si la robe enfant bleue colle parfaitement à un vêtement de cérémonie, elle aurait pu aussi être une robe de tous les jours. Vous pouvez hésiter et tâtonner, mais pas trop longtemps. N’oubliez pas que la première impression qu’auront vos visiteurs ne pourra pas être changée, donc il faut que la première visite donne envie de revenir. Un conseil, ne donnez pas l’adresse, ne communiquez pas sur votre boutique tout de suite, attendez d’être prêt !
La troisième chose qu’on vous demandera ce sera d’entrer des titres et descriptifs.
Alors, là, je vais vous dire, je me suis lamentablement vautrée la première fois. En réalité, je n’avais rien compris pendant les 10 premiers mois. J’avais un titre, un sous titre différent et un descriptif classique, avec même de l’humour, des fois. Et puis un jour je me suis penchée sur le SEO, le fameux référencement naturel de Google, et j’ai compris que si je voulais vendre plus, il me fallait plus de trafic. Et je suis allée chercher mon trafic. Titre et sous titre identique, et un descriptif qui reprend les mots clés de mes titres. J’ai doublé mes visites quotidiennes.
Oubliez les adjectifs subjectifs tels que « joli, beau, ravissant, formidable », personne ne cherche une « jolie robe noire ». Essayez de décrire votre création pour coller au plus près à votre clientèle et ce qu’elle aimerait trouver. « robe noire courte pour soirée, robe longue noire cérémonie, robe noire sexy, robe noire décolleté, robe noire fendue … ». C’est le travail numéro un que de savoir précisément ce que vous vendez. Vous ne vendez pas une jolie robe noire. Vous la trouvez jolie, les autres surement aussi, mais gardez ça pour votre communication. Votre fiche descriptive doit être une sorte de bilan d’entreprise, on va au concret, aux chiffres, on analyse. C’est ce que feront les robots de Google, ils vont fouiller la fiche, voir que des mots clés sont répétés, et les enregistrer comme importants pour ressortir votre fiche à une éventuelle recherche Google sur le produit « robe noire ».
Oui ça prend du temps. Mais en fait sachez que ce temps là, si vous le faites systématiquement à chaque création, ça deviendra une gymnastique intellectuelle et vous irez de plus en plus vite. Si comme moi vous laissez des mois s’écouler, le jour où vous vous déciderez à repartir coller votre nez dans vos fiches vous en aurez pour des heures et pour couronner le tout votre référencement, bien qu’amélioré, repartira de zéro.
La dernière chose qu’il faudra indiquer, c’est le prix.
Je passe volontairement sur les détails de la fiche technique, les caractéristiques de couleurs ou d’évènements, pas besoin d’explications supplémentaires (enfin, je crois…)
Le prix.
Je vais vous dire honnêtement, je n’y avais pas DU TOUT réfléchis. Quand j’ai ouvert ma boutique sur A Little Market c’était pour faciliter les transactions que j’avais déjà en dehors de cette plateforme et je n’avais pas imaginé que ça marcherait au delà des réseaux sociaux. Je n’avais pas pris la mesure de cette possibilité d’avoir réellement des commandes régulières et des ventes significatives. Je n’avais pas réfléchis à la portée de mon inscription. Du coup, le premier mois, flottement total.
Le premier jour, j’ai mis des prix au hasard, en regardant mes créations, en me disant combien moi je mettrais pour l’acheter.
MAUVAISE ACTION
Je ne suis pas ma cliente idéale (on est rarement sa propre cible) et ma création n’était pas valorisée mais plutôt mise aux enchères par le bas. Bon, je m’en suis rendue compte tout de suite, on est venu me le dire très vite (un avantage de cette plateforme c’est son forum qui permet de s’en prendre plein la tronche d’avoir l’avis de tout le monde des conseils judicieux)
Les jours suivants j’ai mis les prix de mes matières premières, en me disant que je « remboursais » au moins mon tissus.
DEUXIÈME ERREUR
Mes prix étaient bas, ça faisais cheap et on se serait cru sur le Bon Coin. A Little Market se vante d’être une plateforme de créateurs, de créatifs, de fait main, d’originalité et tout ça, oui, ça a un coût. On ne vend pas du Kiabi made in Ouzbekistan.
J’ai sorti mon fichier Excel, et j’ai commencé à rentrer ce que je dépensais pour ma création.
On commence par la matière première, moi c’est le tissu (et le fil, le biais, le thermocollant, bref, tout ce dont j’ai besoin quoi)
Il y a un an, je mettais le prix de ma matière première + 5€. C’était une grosse erreur, encore une, parce que non, il n’y a pas que la matière première, il y a beaucoup de choses que j’ai découvert (bon, rapidement quand même) ensuite.
J’utilise de l’électricité et de l’eau (pour laver et repasser mon tissu).
Je glisse une carte de visite dans un emballage soigné avec une étiquette personnalisée…
Et ça, ça doit rentrer dans mon prix de base, aussi.
Le temps de travail.
C’est le tarif horaire d’une cadre supérieure à responsabilités, d’un dirigeant d’entreprise. Bon, on peut bien sur revoir le tarif un peu à la baisse quand on débute mais pas au SMIC hein, vous avez compris. Et vous travaillez non seulement sur votre machine à coudre (ou fil d’étain) mais aussi sur votre ordinateur. Pensez à chaque minute passée sur votre patron, sur vos cahiers de dessins, dehors pour les photos, à chaque minute à attendre à la poste, au temps passé sur votre mise en ligne et à votre communication sur les réseaux…
Là, on ajoute tout et on arrive à un certain prix, le prix de revient.
Et c’est pas fini.
A Little Market c’est une plateforme qui prend une première commission sur votre prix de vente, 5% la plus part du temps (50 cts sur les créations de moins de 10€) et une seconde dans le cadre d’un paiement par leur plateforme (carte bleue ou porte monnaie) à hauteur de 5% du montant de la commande (en intégrant les frais de port cette fois ci). Sachez que Paypal prend aussi une commission, autant compter 10% pour l’ensemble des commissions, ça sera plus clair.
On arrive donc à un prix de revient (qui va aux fournisseurs – votre salaire irait à un employé si vous en aviez un, ce n’est pas un gain en tant que tel) + 10% (qui vont dans la poche de la plateforme et des intermédiaires éventuels)
Et là, coup de massue. Parce que t’es pro, ou tu comptes le devenir, et tu décides de pratiquer les prix du marchés, honnêtement, en payant tes charges d’AE et compagnie. Boom. 15%.
Et donc là, ton prix de revient + 10% + 15% c’est le prix sans bénéfice.
Il faut y ajouter la MARGE COMMERCIALE c’est à dire ce que vous allez gagner. Votre bénéfice, à vous de le définir. Certains le définissent en pourcentage (10%, 15%, 20%) pour d’autres c’est directement des euros (1€, 5€, 10€, 20€) à rajouter au prix que vous avez défini précédemment.
La marge commerciale, c’est ce qui fera de votre entreprise (de votre boutique) une entreprise (ou une boutique) perenne, qui tiendra sur la durée puisque vous aurez les possibilités financières d’utiliser votre bénéfice pour investir dans votre communication, dans votre publicité, dans une nouvelle machine à coudre ou un appareil photo.
La marge commerciale, aussi minime soit elle, est le signe de la bonne santé de votre entreprise : vous gagnez de l’argent !
Pour vous aider pour le calcul du prix il existe une formation (47€) chez Les Pies Bavardes très bien construite qui pourra vous mettre le pied à l’étrier pour être certain de ne rien oublier.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, vous pouvez vous attarder dans les bouquins de gestion commerciale ou de marketing. Et bien sur, internet, véritable mine d’or :
Comment fixer son prix de vente – je suis entrepreneur
Aujourd’hui je ne vis pas de mes créations mais j’arrive à investir dans des nouveaux tissus et proposer ainsi de nouvelles créations. Je ne contribue pas au loyer, ni au remplissage de frigo, mais je peux encore coudre et continuer ma passion sans puiser dans le budget familial.
Il y a un an, en me plantant sur mes prix, je « donnais » mes créations sur A Little Market, parce que j’étais de ma poche sur tout, sur mon travail en premier lieu et sur l’image que j’ai donné de FAIRYDESFOLIES. J’ai bien failli foirer mon positionnement, et quand je vois le boulot que c’est, même un an après, pour rester efficace sur le sujet, je regrette mes tâtonnements.
Tiens d’ailleurs je vous parlerais du positionnement dans un avenir proche mais si vous souhaitez l’aborder tout seul sur votre canapé, ce document pourrait vous intéresser :
7 règles pour se positionner efficacement – éplucheur commercial
Tout ça pour dire qu’après plusieurs semaines avec des prix trop bas, j’ai eu du mal à m’imposer sérieusement au milieu de cette plateforme. J’ai eu une chance extraordinaire (C. me dirait que la chance n’existe pas, qu’on est maitre de sa vie et que j’ai provoqué ma chance) de rencontrer une équipe de créatrices formidables. Et c’est au moment de franchir le pas d’une aventure conjointe, d’un groupement solidaire, que je me suis dit :
Gwen, si tu veux en vivre, faut que tu fasses ça bien, sérieusement et que plus rien d’autre ne compte.
Et c’est ce que j’ai fait. J’ai appliqué les conseils qu’on a bien voulu me donner, j’ai changé d’appareil photo, j’ai repassé le tissus qui me servait de fond, j’ai changé de bannière, j’ai changé ma façon de remplir mes fiches, j’ai repris toutes mes grilles de calcul, j’ai compté chaque centimètre de fil, j’ai bosser sur le SEO (Panda, Pengouin, coucou Mila !) j’ai transpiré sur les vidéos de Franck Rocca et j’ai planché des nuits entières sur ma com’. Oui il faut tout planifier pour avoir le temps de tout faire (créer et promouvoir) et surtout tenir un planning pour vos mises en ligne pour pouvoir programmer les relais sur les réseaux sociaux, pour être sûr d’avoir tous les jours la possibilité de dire à vos contacts « hé, regardez, c’est moi qui fait ça » dans le seul but : ON NE DOIT PAS VOUS OUBLIER.
La communication, c’est un gros dossier. Il faut des heures et des heures pour définir ne serait ce qu’une seule couleur de charte graphique ou une police de votre nom de boutique. Tout doit être pensé, calculé, réfléchis en fonction de l’image que vous voulez renvoyer. Et des fois, on se rate. J’en suis à ma cinquième carte de visite mais je pense que la sixième sera la bonne.
S’accrocher, ne pas lâcher, sans cesse se remettre en question et se demander en quoi on n’a pas été bon et ce qu’on peut faire pour être meilleur demain !
Aujourd’hui, un an après, j’en suis où ?
A Little Market est toujours là, moi aussi. J’affiche un compteur de 74 ventes pour 59 semaines d’activités soit 1.25 ventes par semaine (5 ventes par mois).
J’ai réalisé 80% de mon CA entre fevrier 2015 et fevrier 2016 sur ALM (20% de direct/réseaux sociaux). Il faut que je vous dise les choses quand même : sur A Little Market j’ai fait un CA sur 12 mois équivalent à un smic mensuel brut.
Pour une première année, quand je vois d’où je suis partie, je suis assez satisfaite. Surtout que les 3 premiers mois de 2016 m’ont déjà permis de réaliser plus d’un tiers de mon CA de l’année dernière. Mais aujourd’hui ça ne suffit pas pour vivre, surtout que c’est un CA et non un bénéfice !
J’ai une place de choix au référencement de la plateforme pour mes PARE PIPI, je suis régulièrement dans le top vendeur en puériculture grâce aux Kallounettes et j’aime à croire que les commentaires bienveillants qu’on me laisse sont le reflet du plaisir que j’ai à créer.
A côté de ça, je suis dans la perspective de plusieurs choses classées SECRET DÉFENSE pour l’instant mais dont je vous parlerai bientôt, et je continue de recevoir des commandes par le biais des réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram) ce qui représente 20% de mon CA (ça y est, je radote) Mes clientes y sont d’ailleurs privilégiées puisque je les informe régulièrement des offres spéciales éphémères que je mets en place sur le shop.
J’ai aussi tenté l’aventure d’une campagne publicitaire Facebook donc je reviendrai vous faire le débriefing si ça vous semble pertinent.
A Little Market m’a permis de faire de merveilleuses rencontres, je pense particulièrement aux Fées, et de me concentrer sur l’image que je souhaitais avoir de moi. C’est important de se positionner, de savoir qui on veut être, et ensuite de se demander comment y arriver.
Je ne vous dirais pas que c’est facile, je n’ai jamais aussi peu dormi que cette dernière année, et pourtant mon dernier bébé fait ses nuits. Mais c’est un choix que de travailler tard le soir et le matin très tôt sur l’ordinateur pour avoir carte blanche sur ma machine à coudre la journée.
Regarder des vidéos SEO, lire des bibles de marketing, se renseigner sur les palettes de couleurs à venir côté mode, faire sa com’, planifier ses heures de mises en lignes et de photo … Tout ça c’est un véritable travail qui prend beaucoup plus d’une heure par jour. Pour être tout à fait honnête, ça me prend près de 3h le soir et je suis sur l’ordi à 4h du matin régulièrement. Le tout est de savoir dans quoi on s’embarque.
Une plateforme de vente ce n’est pas le lieu pour jouer à la marchande, c’est l’opportunité de vendre ses créations facilement et de développer sa marque avant de se lancer avec son propre shop internet ou sa propre boutique pignon sur rue.
Bien sur il arrive de se tromper (j’ai cumulé toutes les bourdes dès mon premier mois et pourtant je suis toujours debout, et plus grande qu’avant) mais il faut le reconnaitre, tirer les conclusions qui s’imposent (même si ça fait mal) et avancer.
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Vendre sur internet : retour sur mon expérience A Little Market
Boutique FairyDesFolies
Aujourd’hui j’ai décidé de dresser un bilan, sorte de cadeau d’anniversaire pour fêter la première année de la boutique, pour apporter une réponse éventuellement à vos doutes, vos questions et revenir sur mon expérience en Market Place. L’objectif premier de cet article c’est de savoir si vendre sur internet c’est intéressant (facile, faisable, gratifiant et si ça rapporte vraiment de l’argent)
Des débuts mouvementés
La boutique FAIRYDESFOLIES est née sur A Little Market un 28 février grâce à l’appui amical et technique de Youminou une jeune femme pleine de ressources et geekette à ses heures perdues !
Le choix de la plateforme A Little Market est dû uniquement au fait qu’elle y ait ouvert une boutique côté créateur (et aussi côté mercerie) et qu’elle m’ait influencé positivement pour que je puisse me lancer.
C’est l’histoire d’une jeune femme qui coud beaucoup et qui à force de dire « non non, pas de boutique parce que … » ne trouvait plus d’arguments.
C’est l’histoire d’une jeune femme qui s’est laissée convaincre que EVERYTHING IS POSSIBLE.
Alors, concrètement ma première semaine a été catastrophique. Lancer une boutique sur ALM c’est facile, création de compte, paramètres, création des fiches produits, tout est intuitif et ergonomique (ou presque).
Là où ça se complique c’est qu’il faut bien réfléchir avant. A tout.
Je passe volontairement sur ce que vous avez déjà en tête, vous savez ce que vous allez vendre, alors on y va, mettons-le en vente !
Première chose qu’on va vous demander dans votre fiche produit : vos photos.
Un fond neutre, idéalement une photo prise dehors, avec retouches, avec logo/signature si vous le souhaitez. Et en fonction de votre création, une photo sous chaque angle de vue, voire portée si c’est un bijou, vêtement …
Alors dit comme ça, les photos, vous ne voyez pas le souci. Dites vous que moi non plus, je ne l’avais pas vu. Quand j’ai passé plus de 30 minutes à prendre des photos et que j’ai ensuite passé 1h à les retoucher et qu’à la fin j’avais une quinzaine de photos utilisables pour 3 créations, dites vous que ça fait déjà 30 min de travail par création à inclure dans votre prix (j’y reviendrais) en plus d’y penser quand vous ferez vos plannings créations/mises en ligne (j’y reviendrais aussi)
La seconde chose qu’on vous demandera ce sera de classer votre création
Il faudra lui définir une catégorie, un destinataire. Un vêtement ? Oui mais de soirée ? de travail ? pour qui ? Une jupe ? Longue ? Courte ? Un manteau ou une veste ? Cela peut paraitre facile comme ça mais dites vous que votre création ne sera QUE dans la catégorie que vous avez choisi. Si la robe enfant bleue colle parfaitement à un vêtement de cérémonie, elle aurait pu aussi être une robe de tous les jours. Vous pouvez hésiter et tâtonner, mais pas trop longtemps. N’oubliez pas que la première impression qu’auront vos visiteurs ne pourra pas être changée, donc il faut que la première visite donne envie de revenir. Un conseil, ne donnez pas l’adresse, ne communiquez pas sur votre boutique tout de suite, attendez d’être prêt !
La troisième chose qu’on vous demandera ce sera d’entrer des titres et descriptifs.
Alors, là, je vais vous dire, je me suis lamentablement vautrée la première fois. En réalité, je n’avais rien compris pendant les 10 premiers mois. J’avais un titre, un sous titre différent et un descriptif classique, avec même de l’humour, des fois. Et puis un jour je me suis penchée sur le SEO, le fameux référencement naturel de Google, et j’ai compris que si je voulais vendre plus, il me fallait plus de trafic. Et je suis allée chercher mon trafic. Titre et sous titre identique, et un descriptif qui reprend les mots clés de mes titres. J’ai doublé mes visites quotidiennes.
Oubliez les adjectifs subjectifs tels que « joli, beau, ravissant, formidable », personne ne cherche une « jolie robe noire ». Essayez de décrire votre création pour coller au plus près à votre clientèle et ce qu’elle aimerait trouver. « robe noire courte pour soirée, robe longue noire cérémonie, robe noire sexy, robe noire décolleté, robe noire fendue … ». C’est le travail numéro un que de savoir précisément ce que vous vendez. Vous ne vendez pas une jolie robe noire. Vous la trouvez jolie, les autres surement aussi, mais gardez ça pour votre communication. Votre fiche descriptive doit être une sorte de bilan d’entreprise, on va au concret, aux chiffres, on analyse. C’est ce que feront les robots de Google, ils vont fouiller la fiche, voir que des mots clés sont répétés, et les enregistrer comme importants pour ressortir votre fiche à une éventuelle recherche Google sur le produit « robe noire ».
Oui ça prend du temps. Mais en fait sachez que ce temps là, si vous le faites systématiquement à chaque création, ça deviendra une gymnastique intellectuelle et vous irez de plus en plus vite. Si comme moi vous laissez des mois s’écouler, le jour où vous vous déciderez à repartir coller votre nez dans vos fiches vous en aurez pour des heures et pour couronner le tout votre référencement, bien qu’amélioré, repartira de zéro.
La dernière chose qu’il faudra indiquer, c’est le prix.
Je passe volontairement sur les détails de la fiche technique, les caractéristiques de couleurs ou d’évènements, pas besoin d’explications supplémentaires (enfin, je crois…)
Le prix.
Je vais vous dire honnêtement, je n’y avais pas DU TOUT réfléchis. Quand j’ai ouvert ma boutique sur A Little Market c’était pour faciliter les transactions que j’avais déjà en dehors de cette plateforme et je n’avais pas imaginé que ça marcherait au delà des réseaux sociaux. Je n’avais pas pris la mesure de cette possibilité d’avoir réellement des commandes régulières et des ventes significatives. Je n’avais pas réfléchis à la portée de mon inscription. Du coup, le premier mois, flottement total.
Le premier jour, j’ai mis des prix au hasard, en regardant mes créations, en me disant combien moi je mettrais pour l’acheter.
MAUVAISE ACTION
Je ne suis pas ma cliente idéale (on est rarement sa propre cible) et ma création n’était pas valorisée mais plutôt mise aux enchères par le bas. Bon, je m’en suis rendue compte tout de suite, on est venu me le dire très vite (un avantage de cette plateforme c’est son forum qui permet
de s’en prendre plein la tronched’avoirl’avis de tout le mondedes conseils judicieux)Les jours suivants j’ai mis les prix de mes matières premières, en me disant que je « remboursais » au moins mon tissus.
DEUXIÈME ERREUR
Mes prix étaient bas, ça faisais cheap et on se serait cru sur le Bon Coin. A Little Market se vante d’être une plateforme de créateurs, de créatifs, de fait main, d’originalité et tout ça, oui, ça a un coût. On ne vend pas du Kiabi made in Ouzbekistan.
J’ai sorti mon fichier Excel, et j’ai commencé à rentrer ce que je dépensais pour ma création.
On commence par la matière première, moi c’est le tissu (et le fil, le biais, le thermocollant, bref, tout ce dont j’ai besoin quoi)
Il y a un an, je mettais le prix de ma matière première + 5€. C’était une grosse erreur, encore une, parce que non, il n’y a pas que la matière première, il y a beaucoup de choses que j’ai découvert (bon, rapidement quand même) ensuite.
J’utilise de l’électricité et de l’eau (pour laver et repasser mon tissu).
Je glisse une carte de visite dans un emballage soigné avec une étiquette personnalisée…
Et ça, ça doit rentrer dans mon prix de base, aussi.
Le temps de travail.
C’est le tarif horaire d’une cadre supérieure à responsabilités, d’un dirigeant d’entreprise. Bon, on peut bien sur revoir le tarif un peu à la baisse quand on débute mais pas au SMIC hein, vous avez compris. Et vous travaillez non seulement sur votre machine à coudre (ou fil d’étain) mais aussi sur votre ordinateur. Pensez à chaque minute passée sur votre patron, sur vos cahiers de dessins, dehors pour les photos, à chaque minute à attendre à la poste, au temps passé sur votre mise en ligne et à votre communication sur les réseaux…
Là, on ajoute tout et on arrive à un certain prix, le prix de revient.
Et c’est pas fini.
A Little Market c’est une plateforme qui prend une première commission sur votre prix de vente, 5% la plus part du temps (50 cts sur les créations de moins de 10€) et une seconde dans le cadre d’un paiement par leur plateforme (carte bleue ou porte monnaie) à hauteur de 5% du montant de la commande (en intégrant les frais de port cette fois ci). Sachez que Paypal prend aussi une commission, autant compter 10% pour l’ensemble des commissions, ça sera plus clair.
On arrive donc à un prix de revient (qui va aux fournisseurs – votre salaire irait à un employé si vous en aviez un, ce n’est pas un gain en tant que tel) + 10% (qui vont dans la poche de la plateforme et des intermédiaires éventuels)
Et là, coup de massue. Parce que t’es pro, ou tu comptes le devenir, et tu décides de pratiquer les prix du marchés, honnêtement, en payant tes charges d’AE et compagnie. Boom. 15%.
Et donc là, ton prix de revient + 10% + 15% c’est le prix sans bénéfice.
Il faut y ajouter la MARGE COMMERCIALE c’est à dire ce que vous allez gagner. Votre bénéfice, à vous de le définir. Certains le définissent en pourcentage (10%, 15%, 20%) pour d’autres c’est directement des euros (1€, 5€, 10€, 20€) à rajouter au prix que vous avez défini précédemment.
La marge commerciale, c’est ce qui fera de votre entreprise (de votre boutique) une entreprise (ou une boutique) perenne, qui tiendra sur la durée puisque vous aurez les possibilités financières d’utiliser votre bénéfice pour investir dans votre communication, dans votre publicité, dans une nouvelle machine à coudre ou un appareil photo.
La marge commerciale, aussi minime soit elle, est le signe de la bonne santé de votre entreprise : vous gagnez de l’argent !
Pour vous aider pour le calcul du prix il existe une formation (47€) chez Les Pies Bavardes très bien construite qui pourra vous mettre le pied à l’étrier pour être certain de ne rien oublier.
Pour ceux qui veulent aller plus loin, vous pouvez vous attarder dans les bouquins de gestion commerciale ou de marketing. Et bien sur, internet, véritable mine d’or :
Comment fixer son prix de vente – je suis entrepreneur
Aujourd’hui je ne vis pas de mes créations mais j’arrive à investir dans des nouveaux tissus et proposer ainsi de nouvelles créations. Je ne contribue pas au loyer, ni au remplissage de frigo, mais je peux encore coudre et continuer ma passion sans puiser dans le budget familial.
Il y a un an, en me plantant sur mes prix, je « donnais » mes créations sur A Little Market, parce que j’étais de ma poche sur tout, sur mon travail en premier lieu et sur l’image que j’ai donné de FAIRYDESFOLIES. J’ai bien failli foirer mon positionnement, et quand je vois le boulot que c’est, même un an après, pour rester efficace sur le sujet, je regrette mes tâtonnements.
Tiens d’ailleurs je vous parlerais du positionnement dans un avenir proche mais si vous souhaitez l’aborder tout seul sur votre canapé, ce document pourrait vous intéresser :
7 règles pour se positionner efficacement – éplucheur commercial
Tout ça pour dire qu’après plusieurs semaines avec des prix trop bas, j’ai eu du mal à m’imposer sérieusement au milieu de cette plateforme. J’ai eu une chance extraordinaire (C. me dirait que la chance n’existe pas, qu’on est maitre de sa vie et que j’ai provoqué ma chance) de rencontrer une équipe de créatrices formidables. Et c’est au moment de franchir le pas d’une aventure conjointe, d’un groupement solidaire, que je me suis dit :
Gwen, si tu veux en vivre, faut que tu fasses ça bien, sérieusement et que plus rien d’autre ne compte.
Et c’est ce que j’ai fait. J’ai appliqué les conseils qu’on a bien voulu me donner, j’ai changé d’appareil photo, j’ai repassé le tissus qui me servait de fond, j’ai changé de bannière, j’ai changé ma façon de remplir mes fiches, j’ai repris toutes mes grilles de calcul, j’ai compté chaque centimètre de fil, j’ai bosser sur le SEO (Panda, Pengouin, coucou Mila !) j’ai transpiré sur les vidéos de Franck Rocca et j’ai planché des nuits entières sur ma com’. Oui il faut tout planifier pour avoir le temps de tout faire (créer et promouvoir) et surtout tenir un planning pour vos mises en ligne pour pouvoir programmer les relais sur les réseaux sociaux, pour être sûr d’avoir tous les jours la possibilité de dire à vos contacts « hé, regardez, c’est moi qui fait ça » dans le seul but : ON NE DOIT PAS VOUS OUBLIER.
La communication, c’est un gros dossier. Il faut des heures et des heures pour définir ne serait ce qu’une seule couleur de charte graphique ou une police de votre nom de boutique. Tout doit être pensé, calculé, réfléchis en fonction de l’image que vous voulez renvoyer. Et des fois, on se rate. J’en suis à ma cinquième carte de visite mais je pense que la sixième sera la bonne.
S’accrocher, ne pas lâcher, sans cesse se remettre en question et se demander en quoi on n’a pas été bon et ce qu’on peut faire pour être meilleur demain !
Aujourd’hui, un an après, j’en suis où ?
A Little Market est toujours là, moi aussi. J’affiche un compteur de 74 ventes pour 59 semaines d’activités soit 1.25 ventes par semaine (5 ventes par mois).
J’ai réalisé 80% de mon CA entre fevrier 2015 et fevrier 2016 sur ALM (20% de direct/réseaux sociaux). Il faut que je vous dise les choses quand même : sur A Little Market j’ai fait un CA sur 12 mois équivalent à un smic mensuel brut.
Pour une première année, quand je vois d’où je suis partie, je suis assez satisfaite. Surtout que les 3 premiers mois de 2016 m’ont déjà permis de réaliser plus d’un tiers de mon CA de l’année dernière. Mais aujourd’hui ça ne suffit pas pour vivre, surtout que c’est un CA et non un bénéfice !
J’ai une place de choix au référencement de la plateforme pour mes PARE PIPI, je suis régulièrement dans le top vendeur en puériculture grâce aux Kallounettes et j’aime à croire que les commentaires bienveillants qu’on me laisse sont le reflet du plaisir que j’ai à créer.
A côté de ça, je suis dans la perspective de plusieurs choses classées SECRET DÉFENSE pour l’instant mais dont je vous parlerai bientôt, et je continue de recevoir des commandes par le biais des réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Instagram) ce qui représente 20% de mon CA (ça y est, je radote) Mes clientes y sont d’ailleurs privilégiées puisque je les informe régulièrement des offres spéciales éphémères que je mets en place sur le shop.
J’ai aussi tenté l’aventure d’une campagne publicitaire Facebook donc je reviendrai vous faire le débriefing si ça vous semble pertinent.
A Little Market m’a permis de faire de merveilleuses rencontres, je pense particulièrement aux Fées, et de me concentrer sur l’image que je souhaitais avoir de moi. C’est important de se positionner, de savoir qui on veut être, et ensuite de se demander comment y arriver.
Je ne vous dirais pas que c’est facile, je n’ai jamais aussi peu dormi que cette dernière année, et pourtant mon dernier bébé fait ses nuits. Mais c’est un choix que de travailler tard le soir et le matin très tôt sur l’ordinateur pour avoir carte blanche sur ma machine à coudre la journée.
Regarder des vidéos SEO, lire des bibles de marketing, se renseigner sur les palettes de couleurs à venir côté mode, faire sa com’, planifier ses heures de mises en lignes et de photo … Tout ça c’est un véritable travail qui prend beaucoup plus d’une heure par jour. Pour être tout à fait honnête, ça me prend près de 3h le soir et je suis sur l’ordi à 4h du matin régulièrement. Le tout est de savoir dans quoi on s’embarque.
Une plateforme de vente ce n’est pas le lieu pour jouer à la marchande, c’est l’opportunité de vendre ses créations facilement et de développer sa marque avant de se lancer avec son propre shop internet ou sa propre boutique pignon sur rue.
Bien sur il arrive de se tromper (j’ai cumulé toutes les bourdes dès mon premier mois et pourtant je suis toujours debout, et plus grande qu’avant) mais il faut le reconnaitre, tirer les conclusions qui s’imposent (même si ça fait mal) et avancer.
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